Rassemblements protestants

 


2018

Rassemblement protestant du dimanche 7 octobre 2018

9h30 : Départ de Cannes, quai Laubeuf via Trans Côte d'Azur
10h15 : Culte avec Sainte Cène . Prédication de la pasteur Anniel Hatton (Fédération évangélique baptiste de France).
Chorale malgache. Présentation de l'exposition Martin Luther King
11h30 : Exposition Martin Luther King et visite guidée du Mémorial huguenot. Stands AMHIS, ACAT...
12h30 : Pique-nique tiré des sacs
14h-15h : Conférence de Mme Gabrielle Cadier-Rey "Protestantisme et féminisme"


2016

Rassemblement protestant du dimanche 2 octobre 2016

en présence du pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, dont le message a porté sur l’anniversaire des 500 ans de la Réforme.

2017 : commémorer la naissance de la Réforme ou célébrer l’Evangile de Jésus Christ ?

Le 5e jubilé* de la Réforme sera placé sous le signe de l’œcuménisme, de la réconciliation et de la fraternité, thématique évidemment orientée par le contexte politique, social et économique en un temps où le monde est déchiré, où des millions de personnes sont jetées sur les mers et les routes de l’exil; où le politique est décrébilisé et impuissant, la société déboussolée et en manque de repères, l’incertitude du lendemain taraudant les relations humaines et rendant plus forte la crainte que l’étranger qui frappe à la porte mette en péril un vivre ensemble déjà bien fragile. La fraternité, faut-il le rappeler, est inscrite dans notre devise républicaine, mais mieux encore, elle est au coeur de l’Evangile, sa dimension universelle s’impose à nous si nous voulons célébrer un Evangile vivant aujourd’hui. Elle est assurément du domaine de la grâce, cette grâce dont nous savons depuis Luther qu’elle seule nous assure le salut, cette grâce dont nous sommes tous… les mendiants.

*On a retenu la date du 31 octobre 1517, jour où ont été imprimées et diffusées pour nourrir un débat universitaire les 95 thèses de Luther contre l’usage des indulgences, comme étant le point de départ de la Réformation.


2014

Rassemblement protestant sur l'île Sainte-Marguerite du dimanche 28 septembre 2014

Conférence de Jean François Zorn, professeur de théologie, sur le thème «Parole empêchée, parole autorisée, parole proclamée : le pasteur Marc Boegner face aux mesures antisémites de 1933 à 1942»
Conférence de Jean François Zorn (fichier PDF)


2007

JOURNÉE du PATRIMOINE PROTESTANT à L’ILE SAINTE-MARGUERITE
dimanche 16 septembre 2007

MÉDITATION DU PROFESSEUR PAOLO RICCA à partir du récit de Genèse 28, 10-19a où Jacob est visité par Dieu à travers la vision de l’échelle reliant la terre et le ciel

Il s’agit d’un rêve, mais pas seulement d’un rêve, car après avoir rêvé, « Jacob s’éveilla de son sommeil » (v.16), et après s’être réveillé, il ne dit pas comme nous l’aurions dit nous : « c’était seulement un rêve, revenons à la réalité », mais au contraire il dit : « Certainement l’Eternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas ! » (v.16). Jacob rêve, il rêve même de Dieu, mais il déclare aussitôt que Dieu n’est pas un rêve. Le rêve a une fin, mais Dieu non ; le rêve disparaît, mais Dieu ne disparaît pas ; tout au contraire il apparaît, il est là bien présent : « Certainement l’Eternel est en ce lieu, et je ne le savais pas ! ». Dieu n’est pas un rêve, mais il envoie des rêves, il nous fait rêver. Il fait rêver l’humanité. On pourrait écrire l’histoire de l’humanité comme l’histoire de ses rêves. Il n’y a pas besoin d’être Martin Luther King pour rêver. Derrière tout projet, toute espérance, tout renouveau, toute révolution, il y a un rêve. « Le loup habitera avec l’agneau et la panthère se couchera avec le chevreau. Le veau, le lionceau et le bétail qu’on engraisse seront ensemble et un petit enfant les conduira » (Esaïe 11,6) Quel rêve ! Liberté, égalité, fraternité ! Paix, justice, sauvegarde de la création ! Quels rêves ! Une humanité non violente qui de ses glaives forge des hoyaux et de ses lances des serpes (Esaïe 2,4). Quel rêve ! Les rêves sont le berceau d’un monde nouveau. L’humanité rêve, la foi aussi rêve. Dieu fait rêver les croyants; « Quand l’Eternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme ceux qui font un rêve » (Psaume 126,1). Les chrétiens des premiers temps rêvaient en voyant que le Seigneur ajoutait chaque jour de nombreux nouveaux croyants à la communauté. Les chrétiens du IVe siècle rêvaient quand Constantin leur a octroyé la liberté de culte. Les Vaudois et les Franciscains ont rêvé quand ils ont pratiqué la « vie apostolique ». Les réformateurs ont rêvé quand ils ont cru que la lecture de l’Evangile suffirait à réformer l’Eglise toute entière. Le mouvement oecuménique aussi est un rêve : le rêve de pouvoir harmoniser unité et diversité, Eglise locale et Eglise universelle.

Celui qui croit, rêve. Dieu n’est pas un rêve, mais il fait rêver. Connaître Dieu veut dire commencer à rêver. Quel est le rêve de votre foi ? J’espère que vous n’avez pas cessé de rêver. Qui cesse de rêver cesse de croire. Je vais vous révéler un secret : il faut rêver pour croire, il faut croire pour rêver. Certes, nous le savons, tous les rêves ne sont pas des rêves d’amour, de foi et d’espérance. Il y a aussi les rêves de la convoitise, de l’égoïsme, de la vanité. Ne nous lassons pas de rêver les rêves de la foi, de l’amour, de l’espérance. Il y en a tellement dans la Bible et l’histoire humaine et chrétienne. . Ne nous lassons pas de rêver les rêves des autres, les rêves des pauvres, des laissés-pour-compte, des immigrés. Avez-vous jamais essayé de rêver les rêves des immigrés ? Essayez de le faire une fois. Et les pasteurs enfermés à vie dans la prison du Fort Royal de Sainte-Marguerite , quels étaient leurs rêves ? Ils devaient en avoir de nombreux, et ces rêves les ont probablement consolés, car ils ont découvert, comme Jacob, que « certainement l’Eternel était en ce lieu », dans ce fort, et eux ne le savaient pas... Grâce à leurs rêves, ils ont pu nommer ce fort « Béthel », c’est-à-dire la Maison de Dieu, car Dieu était là, avec eux. « « Je suis avec toi » dit Dieu à Jacob dans le rêve, et Jacob s’éveille et il dit : « Certainement, l’Eternel était en ce lieu ». Le Dieu rêvé n’était pas un rêve, il était là , il était là dans le Fort Royal , il est là avec toutes les victimes de la violence et de l’intolérance.

Rêvons donc les rêves des victimes, les rêves des hommes et des femmes emprisonnés, comme les six pasteurs de Sainte-Marguerite, à cause de leur foi ou de leurs convictions, pour qu’ils puissent découvrir que Dieu n’est pas uniquement dans le « ciel » , mais aussi sur la terre, qu’il est là où on ne soupçonnerait pas qu’il fût - au Fort Royal par exemple, dans les innombrables prisons du monde, pour qu’ils puissent dire avec Jacob : « L’Eternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas ! ». Mais maintenant je le sais, et cela me suffit.
Amen


2004

Journées du patrimoine des 18-19 septembre 2004

Journées du patrimoine des 18-19 septembre 2004

Inauguration en présence du Député-Maire de Cannes M. Bernard Brochand de la Parole empêchée, oeuvre conjointe de Jean-Pierre Rolland et Catherine Melchio, qui a pris place au Mémorial huguenot dont la scénographie a été complètement renouvelée.
Cette oeuvre est un beau témoignage de foi, de compassion et d'espérance. Elle est dédiée à toutes les victimes de l'oppression et de l'intolérance.
Allocution d'inauguration de Sylvie Cadier, conservateur du Mémorial huguenot (18 septembre 2004)
la Parole empêchée, cette oeuvre que J.-P. Rolland et C. Melchio ont conçue et réalisée de concert pour le Mémorial Huguenot évoque, au-delà de l'histoire particulière des pasteurs incarcérés en ces lieux, la lutte, vieille comme l'humanité pensante et toujours actuelle de par le monde, pour une liberté fondamentale, celle de la liberté de conscience et la liberté d'opinion.
Elle est suffisamment éloquente pour qu'il soit inutile de l'expliquer longuement :
un faciès douloureux , sculpté en ronde bosse, et comme désincarné ; une main anonyme qui semble de fer, et qui réduit au silence l'individu dont elle bâillonne la bouche ; une main dont la force implacable est soulignée par l'impression en creux pour mieux suggérer que la parole est non seulement déniée mais encore refoulée dans la gorge du locuteur en puissance, dut-il en mourir ; enfin, en arrière-plan une peinture qui évoque un mur de prison chargé de signes, de graffitis, de salissures et de griffures ; une peinture tout en longueur, longue comme un jour sans fin, longue comme l'internement interminable de nos pasteurs.
C. Melchio a incorporé dans cette peinture qu'elle a voulue colorée afin d'atténuer la tristesse du propos, des collages de pages de livres qui ont eu une importance considérable dans la vie, le coeur, la pensée des fils de la Réforme : la Bible et les psaumes.
La lecture de la Bible en langue courante, c-à-d. en français, proscrite chez les catholiques fut pratiquée de manière systématique et intensive chez les protestants et la piété huguenote s'est nourrie du chant des psaumes. Ces psaumes, nos pasteurs de Sainte-Marguerite en chantaient dans leurs cellules. La correspondance administrative est pleine des récriminations des geôliers contre ce chant, qui était un exercice naturellement prohibé et leur valait d'horribles châtiments corporels. Un jour cette cellule retentira à nouveau de ce chant puisqu'il est prévu qu'elle soit sonorisée avec un fond musical de psaumes
On a ajouté encore dans cette peinture des fragments des Lettres Pastorales de Pierre Jurieu qui a joué un rôle capital dans l'histoire du Refuge et du protestantisme sous la Croix. Ce théologien, réfugié à Rotterdam dès avant la Révocation, fut un prophète malheureux, puisque ses prédictions publiées dans un livre intitulé « L'accomplissement des prophéties » ne se réalisèrent pas. Une interprétation hasardeuse de l'Apocalypse l'amenait à annoncer pour 1689 le rétablissement du protestantisme en France. Et si quelques dizaines de pasteurs, dans les années-là sont rentrés au royaume « pour consoler leurs troupeaux désolés », c'est bien parce qu'ils croyaient, avec Jurieu, à une fin rapide des persécutions
Jurieu était à lui seul une véritable agence de presse, à l'affût de toutes les informations qui pouvaient arriver jusqu'aux Provinces-Unies et il les réinjectait dans ses lettres pastorales destinées « aux fidèles qui gémissent sous la captivité de Babylon », renouant ainsi le contact entre les protestants du Refuge et ceux de l'intérieur, revigorant l'identité et l'énergie de ces derniers en les tirant de l'isolement délétère dans lequel ils se trouvaient enfermés. Ses Lettres, que vous voyez dans la vitrine réunies en un volume, paraissaient tous les 15 jours sous forme d'opuscules d'une vingtaine de pages faciles à diffuser dans la clandestinité.
Prophète, Jurieu le fut encore et de manière plus convaincante, puisque sa critique de la politique de Louis XIV l'amena à poser les bases de la démocratie moderne en affirmant contre la royauté de droit divin, le droit naturel, l'origine populaire de tous les gouvernements, le pacte réciproque qui lie gouvernants et gouvernés et la légitimité de la révolte des sujets contre leur roi, quand celui-ci s'avise de devenir un tyran.
Si je me suis laissée aller à vous parler un peu longuement de Jurieu qui est aujourd'hui un personnage peu connu sinon des érudits, c'est pour vous expliquer que le choix de l'évocation des Lettres pastorales n'est nullement arbitraire et ne doit rien au hasard.
Mais je voudrais maintenant revenir un instant avec vous vers ceux auxquels cette Parole a été ravie. La parole est ce qui fait vivre. Qu'on nous ôte la parole, et nous ne sommes plus rien, nous n'avons quasiment plus d'existence. C'est ce qui est arrivé aux pasteurs de Sainte-Marguerite. Du jour au lendemain ils ont disparu de la circulation, ils ont été retranchés du monde des vivants. Nul ne savait s'ils étaient morts ou s'ils étaient encore en vie. Condamnés au secret absolu, ils ne devaient être connus de personne, ils ne devaient entrer en communication avec personne. Personne ne devait savoir qui ils étaient. Cette parole déniée, refusée, refoulée, effacée, a conduit deux ou trois d'entre eux à la folie.
Ils ne sont pas les seuls. Tout un peuple, rayé d'un trait de plume par l'édit de Fontainebleau, nié, muselé, contraint, mutilé, violenté dans sa conscience, a versé dans l'enthousiasme prophétique, qui n'est autre que folie aux yeux des hommes. On les a taxés de fanatisme. Ils étaient fous, fous de Dieu, fous de la Parole, qui sortait de leur bouche à leur corps défendant. Dans leurs extases, les humbles paysans patoisants des Cévennes et du Dauphiné , les enfants balbutiants et dit-on, jusqu'aux nouveau-nés dans leur berceau, tous, en proie au remords intolérable d'avoir renoncé à leur Dieu, se mettent à prêcher et exhorter leurs semblables à la repentance, et ce, dans la langue des livres, du Livre, le français ; ils parlent comme les prophètes de l'Ancien Testament dont ils adoptent le style et le vocabulaire. Ils sont les inventeurs de notre patois de Canaan!
Lisez, relisez « le Théâtre sacré des Cévennes » de Maximilien Misson, qui est un catalogue saisissant des manifestations et inspirations prophétiques. Oui, tout un peuple devenu à ce point mystique qu'il entendait en plein désert le chant des psaumes, le chant des anges dans les airs !
Les effusions prophétiques et mystiques sont des états qui ne sont pas naturels à l'homme et très éloignés de la sensibilité réformée qui n'accorde généralement de crédit qu'aux miracles rapportés dans la Bible et préfère l'action à la contemplation.
Songez à un Elie Neau. Galérien pour la foi, il écrivit des textes d'un mysticisme superbe. Rendu à la liberté, il redevint le commerçant, l'entrepreneur qu'il avait été. Il s'installa en Nouvelle-Angleterre, s'y rebâtit une fortune et, pionnier toujours, lutta sa vie durant pour l'abolition de l'esclavage.
Voilà ce qu'évoque pour nous cette Parole empêchée.
Parole de Dieu et parole humaine sont inextricablement liées ; l'une n'existe pas sans l'autre et inversement. Mais en tout lieu, en tout temps, la Parole est première. Vous savez ce qu 'en dit l'apôtre Jean au début de son Evangile :
« Au commencement était la Parole
et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu.
Toutes choses ont été faites par elle et rien de ce qui a été fait, n'a été fait sans elle ».
S.C.
Un morceau de musique a été créé spécialement pour la journée du 19 septembre 2004. Le voici au format Midi karaoké
Chant pour les Huguenots de Sainte Marguerite - Tjalling Steenstra


2002

Rassemblement du 22 septembre 2002

prédication par le pasteur Michel Bertrand, ancien président de l'Union nationale des Eglises Réformées de France, au temple du 7 rue Notre Dame à Cannes à 10H30, suivi d'une conférence sur l'île Sainte-Marguerite à 15H30 : la place et le témoignage des protestants dans l'espace public aujourd'hui. Mais dès 14H30 : Chant des vieux psaumes de la Réforme française par la chorale Zamariel, de Nîmes, et Complainte du pasteur emprisonné, interprétée par un de nos coreligionnaires cannois.